– La plupart du temps le matin, je travaille beaucoup, je lis pas mal de livres, j’ai beaucoup lu, en fait. J’ai beaucoup lu et j’ai beaucoup travaillé. Il y a trois projets sur lesquelles je suis en train de travailler et s’il y a un côté positif de la covid-19, c’est pouvoir avoir ce temps-là et pouvoir travailler sur ces projets-là.
– Souvent l’espace physique cesse d’exister. Même si ma famille n’est pas là, à travers le Whatsapp, à travers le téléphone et les outils technologiques, j’ai pu vraiment faire abstraction de cet espace physique-là. Donc, je parle avec ma mère, avec mon père, avec aussi mes sœurs et tout ça. Mais ce qui me permet de le faire, c’est tout simplement le fait de pouvoir avoir accès à ces outils-là informatiques.
– J’ai écrit pas mal d’articles académiques, des articles de contribution, j’en ai fait deux au niveau diplomatique. Ensuite, j’ai fait quelques articles, aussi, au niveau dans les autres journaux en Afrique. Donc, voilà. Et, souvent, je fais ça à travers d’autres canaux comme Whatsapp et tout ça, donc ça dépend. Donc, j’utilise presque tout ce qui me tombe dans les mains parce que on a plus le choix, il y a l’internet, j’ai accès à l’ordinateur, j’ai accès au téléphone
– On est dans un contexte de pandémie où, en fait, les gens paniquent et ont raison, vraiment. Tout simplement parce qu’ils ont peur d’attraper la maladie et puis, en fin de quoi, ils vont peut-être mourir, ce que je ne souhaite à personne. Mais, ce qui s’est passé, en fait, quand je parle avec ma famille au Sénégal WORD, l’idée est, surtout avec ma mère, je lui conseille toujours de ne pas sortir parce que je suis angoissé moi-même. Donc, toute cette communication, vraiment, tournait autour de l’idée du comment se protéger contre ce virus.
– Il n’y a pas vraiment de distanciation sociale. Parce que les gens parlent, ils s’entraident à travers pas mal de canaux de communication. Donc, voilà. Cette solidarité sociale est toujours là. Donc, moi je pense que la distanciation physique est importante
– Quand on parle de cette crise-là et la manière dont elle a été gérée, il y a des mesures qui ont été des mesures importantes qui ont été prises, mais ensuite ces mesures-là ont été accompagnées par des individus, ça dit, ils ont été appliqués dans un contexte où les individus sont disciplinés. Les communautés ont fait ce qu’ils devaient faire
– Les crises ne créent pas des inégalités. Les crises viennent trouver des inégalités et elles les exagèrent. Ça dit, elles les mettent à nu devant le peuple, devant la société. C’est ce qui s’est passé aux États-Unis avec la mort de George Floyd, avec des milliers de personnes aussi qui ont péri dans cette pandémie-là ou à New York et pas mal de régions ou bien d’états où les noirs sont majoritaires peut-être ou même pas majoritaire. Donc, les crises viennent effectivement exacerber tout ça
– Moi je pense qu’on a toujours été confiné dans nos têtes, dans nos pensées, dans nos manières de voir le monde. L’autre n’existait pas dans notre esprit parce qu’on dit souvent noir n’existait pas, il est créé dans nos imaginations. Donc, on est toujours confiné!
– Meilleur souvenir : la capacité de l’être humain de s’adapter. Parce qu’en un peu de temps, j’ai appris à manipuler pas mal de choses. Ça c’est le souvenir le plus important pour moi. Le fait de ne rien connaitre ou bien connaitre un peu de trucs sur la technologie et d’avoir une connaissance plus aisée et approfondie en ce qui concerne l’outil technologique
– Ce qui vous a le plus manqué : Je dirais ma mère. Ma mère est malade. Mon père aussi et ça fait longtemps. La covid, souvent ça attaque les personnes les plus affaiblies et vraiment j’aurais souhaité en ce moment après le mois d’avril, vraiment d’aller être avec mes parents. Le fait d’être ici pendant six mois alors que je n’en peux rien faire pour eux, vraiment, il n’y a personne qui puisse vraiment leurs aider à répondre à des questions, vraiment ça m’a… ça m’a traumatisé et je n’utilise pas le mot de façon très forte, mais je dis légèrement traumatisé, vraiment, et j’espère bientôt que je puisse vraiment y aller les rencontrer et en fait, recueillir les expériences de cette pandémie-là.